Dîner.
Jusqu'ici, le repas s'est déroulé comme il le devait. Tout se passe parfaitement bien. Le dessert ne va pas tarder à arriver... La discussion est comme je l'imaginais : détendue, ouverte à tout et pleine de sous entendus.
Elle en rit beaucoup, toujours. A toutes mes allusions ou à tous ces souvenirs que je déterre, elle a toujours une réponse. « Oh t'es con ! » « Tu t’arrête jamais ? » « Ça, ça m'étonne pas de toi » « Je te crois » toujours avec ce petit rire qui mêle presque une gêne et une envie.
Mais jamais elle ne dit non. Et pourtant, depuis le temps qu'elle me connaît, elle sait très bien que j'interprète chacune de ses réponses comme une porte ouverte. Il y a quelques années, j'aurais encore pu lui laisser le bénéfice du doute, mais pas aujourd'hui. Hors de question.
Elle savait déjà ce qu'elle faisait en acceptant mon invitation, elle en avait certainement envie aussi. Pas forcément les mêmes envies que moi, mais envie de se mettre le doute pendant une heure ou deux, c'est certain.
Pas forcément les mêmes envies que moi qui n'ai jamais pu oublier l'odeur de sa peau, le goût de ses lèvres, l'éclat de ses yeux et le son de ses gémissements.
J'ai chaud. La regarder depuis le début du repas, peser inconsciemment chacun de mes mots tout en les laissant couler le plus naturellement possible, les idées qui se mêlent dans ma tête l'heure de la fin du dîner approchant, en plus de l'alcool qui fait son effet, tout cela ne m'aide pas à garder les idées claires. Mes mains tremblent un peu. Mon cœur accélère car il est temps de « jouer ». De lancer le défi dont je rêve depuis des années maintenant. Les conditions sont enfin réunies, il n'y a plus qu'à se lancer. L'instant le plus dur et presque le plus savoureux.
Mon regard se fait encore un peu plus profond et un peu plus noir que pendant certains des sujets les plus explicites que nous avons abordé ce soir.
Négligemment, ma main fouille ma veste posé sur le dossier de ma chaise. Tout à ma discussion et à la dernière blague stupide que je viens de faire, je trouve mon portable sans me retourner. L'heure s'affiche lorsque je le déverrouille sans pour autant que je sois capable de la déchiffrer. Mon esprit est bien plus loin. L'aplli des sms. Retrouver son nom dans les derniers messages. Son dernier message pour me dire quelle est arrivée devant le restaurant... Et taper le nouveau. Envoyer.
Quelques instants plus tard, j’entends son vibreur depuis ma place. Elle réagit immédiatement, me demandant de l'excuser une seconde. « C'est toi ? C'est quoi encore cette connerie ??? »
Son sourire change très légèrement tandis que je peux lire mon message à travers ces yeux tandis quelle le découvre : « Tu as trois minutes pour me donner ta culotte. »
Un léger rire et « Ah ouais ?! Carrément ?!
-Quoi ? C'est large trois minutes, non? Mon regard ne lui laisse aucun doute sur le sérieux de ma demande...
-Et qu'est-ce qui te fait croire que j'ai envie de te la donner d'abord ?
-Je crois surtout que tu as envie de jouer, comme une grande fille que tu me disais être.
-Euh, ouais... Mais là quand même quoi !
-Je n'ai jamais dit que tu devais rester à ta place par contre. Tu peux très bien profiter et aller te « repoudrer le nez » comme vous dîtes.Tu me la donnera sous la table au retour.
-Ah carrément ! Monsieur à tout prévu en plus ! Tu crois quand même pas que...
-2 minutes 45.
-Non mais attends !
-Le chrono s'est lancé quand tu as reçu le sms.
Son regard hésite. Elle cache toujours derrière son petit rire une fausse gêne, mais surtout une envie grandissante de jouer. Elle aime ce genre de défi, ce genre de situation. Est-elle gênée parce que c'est moi qui l'y pousse ? Elle n'est pas du genre à parler pour rien mais elle commence à sentir les palpitations que je ressent depuis un bon moment : si elle fait ça, le jeu sera vraiment lancé. Ce ne seront plus seulement des paroles qu'on se répète dans la voiture, seul, sur le chemin du retour.
Mon regard se fait plus détaché quand elle me demande si je suis vraiment sérieux...
-Cap ou pas cap ?
-Chiche ! Me répond-t-elle comme dans un sursaut. Je reviens alors... ?
- A tout de suite, je ne bouge pas.
Elle se lève alors et nous avons tous les deux l 'impression que tout le restaurant nous observe à ce moment précis. Bien sûr il n'en est rien. Les gens continuent de parler, de rire, de faire ce bruit de fond toujours un peu trop fort pour que je puisse me délecter de chacun des mots qu'elle m'offre depuis le début de la soirée, jamais assez fort pour que nos anecdotes murmurées ne soient à l'abri des oreilles indiscrètes qui nous entourent, enfin, c'est ce que nous croyons.
Je la regarde traverser la pièce. Les gens autour d'elle ont disparus mais la foule est toujours présente. Une masse informe, une menace de témoins gênants qui donne tout le piquant de la situation. Des mots parviennent encore à mes oreilles sans que mon esprit ne soit capable de les comprendre. Elle fait les quelques pas sans se retourner, déesse de ma soirée nimbée de ses adorateurs inconscients.
C'est seulement parce que je la connais depuis si longtemps que je peux voir la tension quelle dissimule. Public ignorant, spectateurs inconscients. Si vous saviez !
Mon attente commence alors. Des vagues de chaleur traversent mon corps, des frissons parcourent ma peau. La plus agréable des fièvres prends possession de moi tandis que mon esprit s'échauffe. J'imagine ses gestes à quelques mètres de là, cachée de tous, sachant que moi seul partage son secret et participe avec elle de mon esprit et de mes envies.
Mes mains s'agitent nerveusement et commencent à jouer avec tout ce qu'il y a sur la table pour masquer le trouble, la transe qui s'installe.
Elle s'est vraiment levée ? Elle est vraiment partie me faire cet énorme plaisir ? Ce fantasme vissé en moi depuis de si nombreuses années ? Est-ce vraiment le signe que la sortie de ce restaurant.. ?
Va-t-elle aller jusqu'au bout et le faire ? Qu'elle tête va-t-elle donc faire en ressortant de cette pièce si étroite pour retraverser ensuite la marée humaine qui la sépare de notre table ? Mais je la connais. Si elle s'est effectivement levée, elle ira jusqu'au bout. Elle le fera ! Et cette idée déclenche une nouvelle vague de chaleur qui cette fois concentre son foyer dans mon pantalon. Je dois décroiser les jambes pour ne pas me sentir trop serré.
Je commence à transpirer alors que la serveuse apporte café gourmand et moelleux au chocolat.
« Tout se passe bien ?
- Très très bien ! Merci »
Je me délecte de cette attente qui semble durée une éternité alors que les trois minutes sont loin d'être passées. Ces trois minutes de délicieuse torture s'allongent encore et encore... Je tente de me contrôler et de ne pas sursauter à chaque fois que je vois ou que j'entends cette porte bouger.
Elle revient enfin.
Elle a buste droit et fier des personnes pleine de confiance. Ce qu'elle est belle. Elle me regarde à peine, pas encore et je me sens privilégié de partager son secret de nudité cachée. Je me sens unique de donner envie à cette magnifique femme.
Sa main droite est fermée, serrée contre sa cuisse. L'objet de mon désir immédiat est soit dans cette main, soit dans cette poche. Mon désir grossi encore et est maintenant serré dans mon boxer, quelque soit la position que je tente de prendre.
« Tu me fais faire n'importe quoi ! Me dit-elle en s'asseyant.
-Donc... Tout va bien ?
-Bah, si on veut oui ! Ahah !
-Ton dessert est arrivé. Tu as peut-être quelque chose pour moi ?
-Oui, mais fait super gaffe, hein ?! Soit discret surtout !
Elle se penche alors en avant. Ma main rejoint la sienne sous la table. Mes doigts effleurent sa peau et mon corps prends feu. Ce que j'aime sa peau. La douceur et la perfection, la chaleur qui se dégage sous mes doigts froids à cause de mon état de nervosité. Je sens quelle tourne le poignet pour mettre sa paume vers le haut et ouvre le poing. Je touche alors une matière autre, une petite boule de tissu chaud et froissé que je récupère comme une relique et la faisant glisser doucement sur sa main ouverte.
Elle se redresse et recommence à rire. Le rose de ses joues ne laisse plus aucun doute. Elle rougit de cette situation quelle apprécie plus quelle ne la gêne. Nous avons bien grandit tous les deux. Il est troublant de voir à quel point c'est dans le même sens malgré les années passées loin l'un de l'autre.
Mon poing serré, je roule ce petit bout de tissu entre mes doigts pour m'en nourrir, sentir et savourer ses moindres détails. Je sens de la dentelle, une partie plus élastique, des bords fins. J'ai besoin de mes deux mains pour tenter d'en voir plus sous la table.
« Non, mais fais attention !
-Il faut bien que je vérifie le modèle, non ? »
Un string de dentelle noire. Une matière presque brillante. Ce qu'il doit être beau tendu sur ses fesses musclées. J'en regretterai presque de lui avoir fait enlever. Mais imaginer son intimité sans armure est une très large compensation.
Je glisse ce Graal dans ma poche et concentre de nouveau mon attention sur elle en plongeant mon regard dans le sien. Elle manque de s'étouffer de rire à chaque bouchée.
« Bon voilà. Tu es content maintenant ?
-Très ! Enfin, pour le moment...
-Ah bon ? Et bah tant mieux pour toi alors ! »
Je ne sais si c'est mon esprit qui déforme ma réalité, mais chaque bouchée quelle prend est un bonheur et un supplice. Cette cuillère semble passer de plus en plus de temps dans sa bouche, tourner, glisser sur sa langue. Comme un objet de désir, un substitut à ses envies qui prennent petit à petit le dessus sur elle. Son autre main est accrochée à l'assiette comme à une bouée de sauvetage qui tourne sans cesse, dans un sens puis dans l'autre. Je tente de cacher mon impatience et ma fébrilité derrière des attitudes empruntées. Mais je ne peux m’empêcher de bouger ma tête pour détendre ma nuque qui me semble dure comme du bois. Mes poings s'ouvrent et se ferment en faisant légèrement craquer les jointures. Les muscles et les veines de mes avants bras sont gonflés sous la pression.
« Je pense qu'il est largement tant de payer et d'aller faire un petit tour, tu ne crois pas ? » lui dis-je en me penchant sur la table et en posant la main sur les quelques affaires que j'avais laissé traîner sur la table.
« Et tu veux aller où ?
-Oh, je pense que ça n'a aucune importance, du moment que c'est un coin tranquille, non ? »
Elle rit encore et une étincelle s'allume dans ses yeux.
« Hey ! Je n'ai rien promis et je n'ai jamais dis que j'étais d'accord !
-Et bien moi maintenant, je te propose d'aller te balader ? Voir si on trouve un coin tranquille et on verra bien à ce moment là. Est-ce que pour le moment tu as simplement envie de venir avec moi ?
-Là, je n'ai pas envie de rentrer tout de suite. Mais...
-Mais on verra ! Je n'ai absolument pas envie de te laisser partir pour le moment non plus. Je veux encore profiter de ta présence. »
L'addition, les manteaux survolent ma conscience comme des nuages oubliés l'instant même. Nous voilà dehors. Je lui propose mon bras pour traverser cette zone commerciale baignée de nuit. Les éclairages semblent bien trop présent, partout. Des couples et des groupes d'amis migrent comme nous à travers ces boutiques fermées. Une impression bien étrange transpire de cet endroit si chargé d'enseignes et normalement si bruyant qui semble s'être vidé pour nous. Nous nous sentons privilégié de passer ces vitrines éteintes et ces portes closes. Comme si nous étions déjà dans un lieu interdit où les règles ont disparues.
Mon bras se resserre autour du sien, ma main glisse pour trouver la sienne et nos doigts se croisent dans une étreinte intense. Elle me rends sous la pression de ses doigts tout ce quelle ne m'a pas dit et mon cœur s'en affole.
« Je te suis plus ou moins. Ça fait longtemps que je ne suis pas venu ici moi. Ça a un peu changé.
Elle rit. -T'inquiète, je connais. »
Je la laisse alors nous guider à travers ce dédale de maisonnettes au look carton pâte qui abritent les dernières modes et les derniers gadgets. Au fur et à mesure qui nous avançons, les lumières se font plus rares, les gens tournent pour rejoindre leur voiture.
Mon attention est partagée entre les caresses de nos doigts et la recherche frénétique d'un coin plus sombre que les autres, une ruelle plus éloignée de cette artère principale qui est déjà si vide.
Je lui murmure « Ça à l'air pas mal là.
-Ah oui ? Et pour faire quoi ?
-Bah, pour visiter ! Ça fait longtemps que je ne suis pas venu je te dis. Je veux voir comme ça à changé.
-Mais oui bien sûr ! Donc tu veux visiter un coin sombre derrière une boutique fermé à 23h toi ?
-Tout à fait ! Viens. »
Elle me laisse l’entraîner près de l'entrée de service d'une quelconque boutique de vêtements.
Dans un mouvement qui rappelle les danses rock, mon bras se déploie sans que je lâche sa main. Elle s'écarte de moi puis revient de face se serrer contre mon torse comme je l'attire à moi. Mon autre main vient se caler dans le creux de ses reins et je la serre contre moi, la dominant de quelques centimètres.
« Si tu savais à quel point j'ai envie de toi... Et depuis combien de temps je rêve de te serrer comme ça contre moi. »
Elle ne réponds que par un soupir. Ma main remonte dans sa nuque, mes doigts glissent dans ses cheveux tandis que ma bouche cherche le creux de son cou pour y déposer mes lèvres.
Ses mains glissent dans mon dos pour me rendre mon étreinte. Mon baiser devient alors plus pénétrant et intense. Ma langue glisse sous son oreille, mes dents viennent effleurer et pincer sa peau tandis que mon étreinte se resserre encore autour de sa taille.
Son parfum me pénètre. Il est différent de mes souvenirs bien sûr. Elle en a changé depuis le temps. Mais l'odeur de ses cheveux enflamme ma mémoire et mon sexe vient frapper contre la boucle de ma ceinture. Si fort qu'elle a dut le sentir.
Devient-elle humide ? Son intimité nue brûle-t-elle sous le léger courant d'air qui passe autour de nous ?
Je m'écarte légèrement pour plonger une fois de plus dans ses yeux. Ils sont à demi fermés. C'est alors qu'elle attire ma tête vers elle et quelle enfonce passionnément sa langue dans ma bouche. Son baiser m'embrase par sa fougue et l'envie sauvage quelle y mets. Ses ongles se plantent presque dans ma nuque. Ma main glisse ses reins vers ses fesses. Sens-t-elle à travers la dernière barrière de tissu le feu qu'est devenu mon sang bouillonnant quand je serre ce cul si musclé ?
Je tire doucement sur ses cheveux pour faire basculer sa tête vers l'arrière et venir mordre son cou.
Mes baisers descendent petit à petit vers la naissance de ses seins. Ses mains parcours mon dos.
La ruelle est toujours vide et nous entendons comme à travers un rêve le bruit des voitures qui s'éloignent.
Mes dents cherchent à présent ses tétons à travers ses vêtements tandis que mes mains s'aventurent pour glisser là où se trouvait quelques temps plus tôt l'élastique de son string. Sa peau nue glisse sous mes doigts tandis que ses fesses semblent monter d'elles-mêmes vers la paume brûlante de ma main.
Une de ses mains trouve ma ceinture et ma braguette. Elle s’arrête sur la bosse de mon pantalon et serre, monte, descends, caresse et me fais perdre le peu de raison qui me restait. Sa langue et ses mains, son odeur, ses cheveux entre mes doigts me rendent fou. Je la retourne dans un mouvement brusque. Ses fesses son maintenant collées contre mon sexe si dur. Ma main gauche sous son cou, ma bouche dévore sa nuque et ma main droite se glisse devant.
Je suis toujours fasciné par cette fausse nudité. Mes doigts trouvent son bouton et chaque mouvement, chaque caresse entraîne un gémissement. Ils se font plus aigus et plus fort à mesure que j'intensifie mon « massage ». Mes doigts descendent alors pour trouver ses lèvres ponctué par un retentissent « Ah ! » lâché dans une aspiration.
Je jette un œil autour de nous, mais tout est toujours désert et silencieux.
Mes doigts entre-ouvre ses lèvres gonflées et dans l'instant, je me sens inondé par son excitation.
Retenue au creux de son intimité explose sous mes doigts, sa chaleur se diffuse au creux de ma main accompagnée de ses râles de plaisir.
Son souffle se fait de plus en plus court, ses hanches roulent comme sous des vagues faisant frotter sur cul bombé de plus en plus fort sur ma queue.
Très vite, sa main vient se glisser entre ses fesse et mon pantalon pour me rendre une partie du plaisir que je lui donne.
De façon experte, elle fait sauter les boutons de ma braguette et ma ceinture pour libérer le monstre de désir qui pulse dans son dos. Ma queue est si brûlante que sa main me semble de glace, ce qui ne fait qu'augmenter mon désir.
Se libérant de mon emprise, elle se retourne et me plaque contre le mur....