Je suis un homme mur, grand et mince, plutôt hétéro, mais depuis deux ans j'ai constaté un développement inattendu de mes seins. De mes seins et du plaisir qu'ils me fournirent alors.
Ce phénomène s'est manifesté d'abord par la surprise, tandis que je me douchais, de l'effet que me provoqua aussitôt le reflet de l'un de mes seins, aperçu déformé par le reflet du pommeau de la douche qui en accentuait le galbe. En effet, ce miroir convexe, me donnait l'image fugitive d'un bien joli sein et cette vue me provoqua aussitôt une prometteuse érection.
A partir de ce jour il m'arriva fréquemment de me masturber avec un nouveau plaisir dans la contemplation de cette image. Puis, progressivement, comme souvent avec les fantasmes visuels, l'envie de toucher vint compléter ce désir tendu du regard. Adoucies par l'eau savonneuse, les caresses que je prodiguais à ces seins regardés avec autant d'intensité que de complaisance me causaient parfois un amusant tourment, il m'aurait fallu d'autres mains pour me caresser, me branler et maintenir en même temps ce miroir dont l'image illuminait tous mes sens !
Mon regard sur eux, ma peau naturellement très douce ainsi que les caresses que j'ai appris à leur prodiguer me procurèrent de plus en plus de plaisir et bientôt je n'eus plus besoin de ce miroir pour jouir tout entier de mon corps. Il m'apparût alors que j'avais l'impression que les caresses que je leur prodiguais les conduisait à se développer comme si ma volonté s'exerçait tout autant dans cette partie de mon corps, à les amener à se tendre d'eux-mêmes vers ce nouveau plaisir, à vouloir me faire jouir dans le même mouvement qui avait produit ce trouble de mon regard puis cet appétit brûlant de mes mains à vouloir les caresser.
Le trouble que j'éprouvais était alors ce sentiment d'accéder à un bonheur inviolable, à un privilège sacré et je dois à présent confier que j'ai de plus en plus tendance à me consacrer sur cette seule forme de sexualité.
Un nouveau trouble s'est installé en moi au matin de ce jour récent où j'ai pris conscience que j'avais rêvé que je me prodiguais moi-même une fellation et la jouissance obtenue dans ce rêve était absolument incomparable. Je restai de longues minutes perplexe, me refusant à admettre qu'une telle chose soit impossible. Dans ce rêve, j'éprouvais tout autant le plaisir buccal de sucer mon propre sexe que d'être en lui, l'objet saisi et cajolé par le plaisir. Ce paradoxe réactiva quelques uns des souvenirs que j'avais des quelques échanges homosexuels que j'avais eus dans ma jeunesse et dont j'avais gardé un souvenir toujours troublant. Mais il était bien entendu encore plus fort.
Je sais bien sûr que si je puis me donner sans réserve au plaisir de cajoler mes seins, de faire l'amour avec eux, je dois par contre renoncer à trouver dans le monde réel, ce plaisir d'autofellation. Je sais que la libido est complexe, je ne me sens pas être devenu homosexuel, mais plutôt profondément bisexuel et je souhaiterai savoir si d'autres hommes ont également éprouvé ce type de fantasme de complétude vertigineuse et de désir et éventuellement tenter de partager ensemble les voluptés de nos corps.
Professeur Lynx